Le cône du Fuji-Yama

Plinio Corrêa de Oliveira

Lorsque l’on contemple une photographie représentant le Fuji-Yama, on essaie, presque instinctivement, de placer la pointe du cône avec la main. Toutefois, personne ne crée le cône parfait, qui conférerait toute sa beauté à la montagne. Quelque chose de sublime aux reflets paradisiaques.

Bien qu’il s’agisse d’une chose physique, c’est à la manière d’une connaissance métaphysique, sous forme de négation — ce n’est pas ce cône, ni celui-ci, ni cet autre — qu’apparaît l’ idée de ce que serait un cône parfait. À mon avis, l’aspect émotionnant du Fuji-Yama est le suivant.

J’ai l’impression que l’on voit le sublime avant tout dans le « cône Fuji-Yama ». Le fait que le cône n’existe pas, mais qu’il est imaginaire, suggère un cône d’une beauté irréelle, qui relève directement du merveilleux. Il est clair qu’en imaginant le cône merveilleux, une note de sublimité entre en jeu à sa suite

Chaque degré de beauté possède des reflets d’un degré supérieur, et le plus faible des degrés possède une lueur de sublimité.

Tout le monde ne voit peut-être pas le « cône Fuji-Yama » des choses. D’où, il me semble, que vient l’élégance de l’innocence : voir le « cône Fuji-Yama » dans ce qui nous entoure.

Civilisation chrétienne

C’est une joie de voir toutes les choses dans leur ordre idéal, de penser qu’elles ont été faites pour cet ordre, et de percevoir qu’elles le réclament ; tout le mouvement de la nature au Paradis serait une concrétisation du « cône du Fuji-Yama ».

Il y a sur cette terre une civilisation, que je ne dis pas incomplète, mais comportant des lacunes, qui tend à la réalisation de ce « cône Fuji-Yama » de la nature : c’est la civilisation chrétienne.

Il s’ensuit que tout est y est présenté dans un ordre magnifique, ce qui pourrait être un certain « optimisme » si ce n’était qu’au milieu se trouve l’ennemi de l’homme, le diable et tout le reste.

L’Église catholique et la doctrine qu’elle enseigne permettent de créer facilement le « cône Fuji-Yama » de toute chose, et de présenter l’univers, toute la nature, dans cet ordre. Ce n’est pas formellement dit, mais c’est ainsi.

De là découle la certitude que soit vient la fin du monde, soit les choses doivent évoluer vers cet ordre. Parce qu’il y a une clameur de toutes choses pour cela, et cette clameur rugit et demande à Dieu la vengeance lorsqu’elle est contrariée.

 (Extraits de conférences du 5/9/1974, 5/5/1975 et 10/11/1980)

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