Sr Letícia Gonçalves de Sousa, EP
Nous célébrons en décembre la fête la plus attendue de toute l’année avec des chants, des couleurs, des lumières, des décorations et des gourmandises ! Et même si les mois précédents se sont écoulés sans beaucoup de dévotion ou de foi, des grâces particulières frappent à la porte des foyers, des plus humbles aux plus riches. Dans chaque famille, on célèbre la naissance de l’Enfant Dieu !
Dans certains pays, un détail ne peut manquer au cours de ces célébrations : la canne de Noël ou canne de bonbon. Simple et belle, cette friandise singulière sert de décoration charmante pour les festivités de Noël, faisant le bonheur des adultes et des enfants.
Cette tradition, qui remonte au XVIIe siècle, est née d’une solution trouvée par le maître de chapelle de la cathédrale de Cologne pour empêcher les enfants de faire du bruit pendant les concerts de Noël. Chaque année, une présentation de chants à la gloire du nouveau-né était préparée avec un soin germanique. Le choix minutieux des mélodies, la variété des instruments, les accords exquis ont fait de ces hommages un moment très attendu.
Cependant, l’exécution musicale impeccable était toujours entrecoupée par les cris, les plaisanteries et les hurlements des enfants… De toute évidence, cela perturbait la présentation et, afin de résoudre le problème, le chef d’orchestre a fait appel à un confiseur pour préparer des petits bâtons de sucre afin de les distraire pendant le concert.
Cependant, la distribution de bonbons lors d’une occasion aussi pieuse — et encore plus dans une église — devait être justifiée. On a donc ordonné qu’ils soient fabriqués en forme de cannes de bonbon, en référence aux bergers qui rendaient visite à l’Enfant Jésus. Il leur a également été demandé de se préparer dans la couleur blanche, afin de symboliser l’accouchement virginal de Marie.
Suite à sa distribution, les cantates ont finalement eu du succès ! Le brillant résultat de l’expérience en a fait une tradition. Depuis l’Allemagne, les cannes se sont répandues dans toute l’Europe, où elles étaient distribuées lors des spectacles de Noël. Elles sont ainsi devenues l’un des ornements les plus symboliques de cette période liturgique.
De nouvelles explications sont apparues pour lier plus étroitement ces cannes à la naissance du Rédempteur : certains considèrent que leur douceur rappelle que nous sommes nourris et réconfortés par les paroles du Saint Évangile ; d’autres comparent leur forme à la première lettre du Nom de Jésus, le Bon Pasteur. D’autres encore ont dit que la solidité de la canne de bonbon est un symbole du Christ, un rocher solide pour les croyants et une pierre de scandale pour ceux qui le rejettent. Et, pour des raisons qui ne manquent pas, il y avait aussi ceux qui identifiaient cette solidité à la force de la Sainte Église catholique.
La canne traditionnelle comporte trois bandes rouges, un nombre qui fait référence à la Sainte Trinité. Certains attribuent sa couleur rouge aux souffrances des chrétiens unies à celles du Rédempteur. La majorité, cependant, croit qu’ils sont un rappel du Précieux Sang versé par amour pour l’humanité.
Le goût de menthe, ajouté par la suite, évoque l’arôme de l’hysope, un arbuste dont les branches étaient utilisées dans l’Ancien Testament pour asperger le peuple de sang. Comme elle est liée à l’idée de sacrifice et de purification, la présence de cette plante dans l’arôme des cannes de Noël nous rappelle que Notre Seigneur Jésus Christ nous a purifiés du péché et sanctifiés par les mérites de sa Passion et de sa mort sur la Croix.
Ce sont là quelques-unes des diverses analogies que la canne de Noël a éveillées dans les esprits pieux, les faisant passer d’une réalité matérielle, simple et ordinaire aux cîmes de la vie surnaturelle.
Et nous, en ce XXIe siècle chaotique, où une sorte de « visière » spirituelle semble empêcher l’humanité de contempler ce qui est plus élevé, saurons-nous élever nos esprits jusqu’au véritable sens de Noël ? Utilisons le très riche symbolisme qui entoure la célébration de la naissance du Christ pour élever nos cœurs et les préparer à sa venue.