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    AccueilSpiritualitéRéfutation de trois excuses pour éviter de communier

    Réfutation de trois excuses pour éviter de communier

    Combien de personnes cessent de recevoir la communion pour éviter de vivre avec un plus grand recueillement et un plus grand détachement des choses du monde. C’est la vraie raison pour laquelle beaucoup ne communient pas plus souvent. Nous reproduisons ici quelques conseils de saint Alphonse de Liguori dans son livre « La pratique de l’amour envers Jésus-Christ ».

    Certaines personnes timides, auxquelles leur confesseur conseille de communier plus souvent, répondent généralement :

    « Mais Je n’en suis pas digne ! »

    Mais je n’en suis pas digne ! Voilà ce que certaines âmes pusillanimes répondent à leur confesseur qui les presse de communier plus souvent. — Ne savez-vous donc pas que plus vous vous abstenez de la communion, plus vous en devenez indigne ? Car sans elle vous avez moins de forces et vous commettez plus de fautes. Courage donc ! obéissez à votre directeur et laissez-vous conduire par lui. Au reste, toutes vos fautes, quand elles ne sont pas pleinement volontaires, ne constituent pas un obstacle à la communion, outre que, de toutes vos fautes, la plus grande c’est précisément de ne pas vous en tenir aux ordres de votre père spirituel.

    Et encore :

    « Par le passé j’ai mené une vie si coupable ! »

    Eh ! ignorez-vous donc que plus une personne est malade, plus elle a besoin de médecin et de remèdes ? Or Jésus, dans le Saint Sacrement, est tout à la fois notre médecin et notre remède. « Moi qui ne cesse de pécher, di saint Ambroise, j’ai toujours besoin de remèdes. »

    Car ce pain céleste existe pour exciter la faim. Oui, Jésus veut être désiré, et, comme dit saint Grégoire de Nazianze : « Il veut qu’on ait faim et soif de lui. » Puis, cette pensée : Aujourd’hui, j’ai communié, ou : Demain je dois communier, comme elle rend l’âme attentive à ne commettre aucune faute et à bien faire la volonté de Dieu !

    Enfin, je n’ai aucune ferveur !

    Si vous parlez de la ferveur sensible, sachez qu’elle n’est pas nécessaire et que Dieu ne l’accorde pas toujours, même aux âmes les plus chères à son cœur. Il y a une autre ferveur, la ferveur de la volonté résolue d’appartenir entièrement à Dieu et d’avancer dans son amour, et c’est la seule nécessaire. D’après Gerson, s’abstenir de la sainte communion parce qu’on ne se sent pas autant de dévotion qu’on le voudrait, « c’est ressembler à un homme qui refuserait de se chauffer parce qu’il n’aurait pas chaud. »

    Mais, ô Dieu ! combien de personnes qui ne demandent pas à communier, uniquement parce qu’il faudrait alors mener une vie plus recueillie et se détacher davantage des choses de la terre ! Oui, telle est la vraie raison pour laquelle on ne veut pas communier plus souvent. On sait que la fréquente communion ne va pas avec ce désir de briller, avec la vanité dans les habits, avec la sensualité dans les repas, l’amour des aises, et toutes ces conversations mondaines ou frivoles. On sait, d’un autre côté, qu’il faudrait plus d’oraison, plus de mortifications intérieure et extérieure, plus d’éloignement du monde. On sait tout cela, et c’est pourquoi on n’ose pas s’approcher plus fréquemment de la sainte table. Nul doute que, dans ce lamentable état de tiédeur, ces personnes ne fassent bien de s’abstenir de la communion fréquente. Mais en tous cas, c’est précisément de cet état de tiédeur que doivent sortir les âmes appelées à une vie parfaite, si toutefois elles ne veulent mettre en grand péril leur salut éternel.

    Saint Alphonse de Liguori, La pratique de l’amour envers Jésus-Christ, Chapitre 8, p. 107-108

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