Lorsque la souffrance s’abat sur nous, ne croyons pas que nous avons été abandonnés de Dieu, et ne nous décourageons pas.
Gardons à l’esprit l’image de la quaresmeira rose au milieu des violettes et affrontons la souffrance avec joie.
Parmi les différents symboles des réalités surnaturelles que Dieu a placées dans la nature tropicale, nous en trouvons un très éloquent : la quaresmeira, nom populaire en portugais de la Tibouchina granulosa provenant du substantif Quaresma, car ses fleurs présentent des tons pourpres, mauves ou violets et dont la floraison se produit, principalement, de manière abondante peu avant la Semaine Sainte.
Dieu ne fait rien par hasard. Si les jolies fleurs violettes invitent à une attitude d’esprit pénitentiel que nous devrions avoir en ces jours qui précèdent le triduum pascal, quel est donc le symbolisme de ces fleurs roses ? Dieu ne fait rien par hasard. Si les beaux bourgeons pourpres invitent à une attitude d’esprit pénitentiel que nous devons avoir dans les jours qui précèdent le Triduum pascal, quel sera le symbolisme de ces fleurs roses ?
En plein milieu de la période de carême, un jour est réservé à la célébration de la joie : le dimanche de Lætare. Ce jour-là, le violet des vêtements fait place au rose, la musique se fait plus festive et les fleurs reviennent orner l’autel. Il y a une pause dans la pénitence, afin d’alléger la tristesse de nos péchés par la perspective de la résurrection.
La Sainte Église nous enseigne en ce quatrième dimanche du carême que la tristesse et le repentir doivent toujours être accompagnés de joie, car dans le sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, nous avons la certitude du pardon. Or, ce n’est pas tout : la présence du rose côtoyant violet nous invite à nous rappeler que dans cette vie, le bonheur est inséparable de la croix. Pour parvenir à la béatitude éternelle, nous devons d’abord passer par des difficultés, des échecs et des souffrances. Il n’y a pas de plus grande preuve de l’amour de Dieu pour nous que les épreuves qu’Il nous envoie pour nous purifier et nous sanctifier.
« Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour. » (Rm 8, 28). C’est pourquoi, lorsque la souffrance frappe à la porte de chacun d’entre nous, un sentiment de joie devrait fleurir dans nos cœurs, si bien symbolisé par les quaresmeiras rosées qui fleurissent au sein de la pourpre pénitentielle.
La plus parfaite des créatures, conçue sans péché et dotée de tous les dons et de toutes les vertus, la Très Sainte Vierge Marie, a immensément souffert dans cette vie, à un tel point que nous la qualifions de Corédemptrice. Elle est un exemple sublime de la manière dont Dieu couronne par la souffrance ceux qu’Il aime avec prédilection.
Comme cette vérité est en désaccord avec les aphorismes que le monde proclame, qui assimilent le bonheur à un état de pleine satisfaction matérielle, exempt de toute forme de souffrance ! Cependant, le seul bonheur possible sur cette terre se trouve dans la voie ouverte par Notre Seigneur Jésus-Christ avec sa croix, et il passe par l’accomplissement du devoir et l’acceptation de toutes les adversités, qui doivent être embrassées avec enthousiasme, tout en sachant qu’elles nous conduisent au Ciel.
Lorsque la souffrance s’abat sur nous, ne croyons pas que nous avons été abandonnés de Dieu, et ne nous décourageons pas. Gardons à l’esprit l’image de la quaresmeira rose au milieu des violettes et affrontons la souffrance avec joie. De cette manière, nous préparerons nos âmes à la joie éternelle.
Sr Juliana Galletti, EP