Pas de Noël sans sapin ! Qu’il soit naturel et répande dans la pièce une bonne odeur de résine ou artificiel ; qu’il soit grand ou petit ; vert ou blanc ; garni de boules ou de guirlandes électriques, de bougies ; de bonbons ou de cadeaux, vous êtes-vous jamais demandé pourquoi c’est cet arbre-là et non un autre qui a été choisi pour faire un arbre de Noël ?
Lorsqu’il trône au centre de la pièce, tout paré du bas au faîte d’étoiles, de cheveux d’anges, de lumières, il semble tellement majestueux, qu’il est bien difficile de deviner qu’il est en vérité le plus modeste de tous les arbres. Et c’est justement à cause de sa modestie qu’il a été choisi pour apporter la joie de Noël aux petits et aux grands.
Lorsque l’Enfant Jésus naquit, il eut dans le monde, une grande effervescence. Toutes les choses animées en eurent une joie immense. Chaque jour, des gens venaient de partout pour voir le petit enfant, et lui apporter d’humbles présents. À proximité de l’étable où il était né, se trouvaient trois arbres : un palmier, un olivier et un sapin. En voyant passer tous ces gens sous leurs branches, l’envie leur prit de donner, eux aussi, quelque chose à l’Enfant Jésus.
— Je vais prendre ma plus grande palme, dit le palmier, et je la mettrai près de la crèche, pour éventer doucement le Petit Enfant.
— Moi, je presserai mes olives pour oindre ses petits pieds, dit l’olivier.
— Mais moi, que puis-je donner à l’Enfant ? demanda le sapin.
— Toi ? dirent les deux autres. Mais tu n’as rien à offrir. Tes aiguilles pointues piqueraient le Bébé, et tes larmes sont résineuses, elles sentent et collent bien trop fort.
Le pauvre sapin se sentit très malheureux, et il dit avec tristesse :
— Vous avez raison. Je n’ai rien d’assez bon pour être offert au Petit Enfant.
Un ange qui se tenait là tout près, immobile, entendit ce qui se passait. Il eut pitié du sapin, tellement humble et dépourvu d’envie, et il résolut de l’aider.
Dans le ciel, l’une après l’autre, les étoiles s’allumaient et commençaient à briller sous la voûte. L’ange alla demander à quelques-unes d’entre elles de descendre et de se poser sur les branches du sapin. Elles le firent volontiers et l’arbre se trouva tout illuminé.
De l’endroit où il était couché, le Petit Jésus pouvait voir l’arbre et ses yeux se mirent à briller devant les belles lumières. Le sapin s’en trouva tout réjoui.
Bien longtemps plus tard, les gens, qui ne connaissaient pas cette histoire, prirent l’habitude de faire briller dans chaque maison, la veille de Noël, un sapin tout garni de bougies allumées, tout pareil à celui qui avait brillé devant la crèche.
Et c’est ainsi que le sapin fut récompensé de son humilité. Il n’existe certainement aucun autre arbre qui éclaire autant de visages heureux !
Conte d’origine allemande