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Une invitation à parler du paradis

Beatriz Moreira Pinto, EP

Dieu veut que nos âmes soient belles comme le sont tant de merveilles qu’il a créées sur terre. Et à leur sujet, Il semble nous demander : « Mon enfant, veux-tu être comme ça aussi? »

Quelle affection Dieu a-t-il donc pour l’homme! En le créant à son image et à sa ressemblance, Il l’a comblé de bonheur.

Dans le paradis terrestre, l’innocence régnait dans son cœur, il agissait assisté du don d’intégrité et la promesse d’immortalité planait sur son être. Quel palais de ce monde pourrait être comparé au jardin que le Seigneur lui avait donné pour demeure? Voyant la nature dans un ordre parfait et en parfaite harmonie avec l’harmonie de leur âme, Adam et Eve voyaient dans tout ce qui les entourait un reflet immaculé du Créateur.

Or, la joie de l’homme dans tout cela n’est rien en comparaison du plaisir suprême et insurpassable éprouvé dans la compagnie de Dieu lui-même, qui a daigné venir chaque jour, à la brise du soir, pour converser avec Adam. Il ne serait pas exagéré d’imaginer comment toute la nature s’est parée pour recevoir la visite divine : de quelles couleurs les cieux se sont teints, de quelles splendeurs le soleil a essayé de briller, de quelles mélodies les oiseaux ont chanté!

Mais, mais, mais… Adam a péché, l’ordre de la création a été affecté et l’Histoire a suivi le triste cours de l’homme déchu. Cependant, le Père céleste, dans ses desseins de miséricorde, continue à inviter l’humanité de diverses manières dans l’intimité de sa convivialité. Et, bien souvent, c’est aussi par la nature qu’Il transmet ses messages.

Celui qui vit à Asunción, au Paraguay, trouve, non loin de la capitale, le magnifique et majestueux lac Ypacaraí. Selon une certaine tradition guarani, il n’y avait autrefois qu’une petite source d’eau à cet endroit, que les indigènes appelaient Tapaikuá. Mais à cause d’un péché, elle a commencé à déborder jusqu’à recouvrir les villages voisins.

Face à ce malheur, ils se sont tournés vers le P. Luis de Bolaños, un religieux franciscain en mission dans ces régions. Il s’y rendit, imposa ses mains sur les eaux et leur ordonna, au nom de Dieu, de se calmer. Dès lors, l’endroit fut appelé « Ypacaraí », ce qui signifie « eau bénie ».

Bien que toujours paré d’une beauté singulière, c’est au crépuscule que le lac prend toute sa splendeur.

En s’identifiant aux lumières célestes, les eaux et le firmament ne font plus qu’un. Les teintes dorées prédominent parfois, parfois un rouge-orange intense ou encore un lilas discret et ravissant, faisant ressembler les eaux à des pierres précieuses liquéfiées.

Qui sait si ce spectacle n’est pas peint par l’ange de la nation, laissant entrevoir la sublimité du Paradis dans l’harmonie magique des couleurs? En effet, subjugués par l’enchantement de la contemplation d’une telle beauté, nous avons l’impression que la terre a été élevée au ciel!

N’est-ce pas là un exemple de la sollicitude divine qui attire à elle ses enfants en exil ? Comme autrefois dans l’Eden, Dieu semble descendre sur la brise du soir et, au plus profond de chaque cœur, lancer une douce invitation : « Mon enfant, je voudrais que ton âme soit comme ce lac, et qu’elle puisse refléter toutes les merveilles du Ciel ! Tu le veux? »

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