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Nous devons appartenir à Jésus-Christ

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort

Il n’y a rien parmi les hommes qui nous fasse plus appartenir à un autre que l’esclavage ; il n’y a rien aussi parmi les chrétiens qui nous fasse plus absolument appartenir à Jésus-Christ et à sa sainte Mère que l’esclavage de volonté, selon l’exemple de Jésus-Christ même, qui a pris la forme d’esclave pour notre amour : « Formam servi accipiens », et de la Sainte Vierge, qui s’est dite la servante et l’esclave du Seigneur.

L’Apôtre s’appelle par honneur « servus Christi ». Les chrétiens sont appelés plusieurs fois dans l’Écriture sainte « servi Christi » ; lequel mot de servus, selon la remarque véritable qu’a faite un grand homme, ne signifiait autrefois qu’un esclave, parce qu’il n’y avait point encore de serviteurs comme ceux d’aujourd’hui, les maîtres n’étant servi que par des esclaves ou affranchis : ce que le Catéchisme du saint Concile de Trente, pour ne laisser aucun doute que nous soyons esclaves de Jésus-Christ, exprime par un terme qui n’est point équivoque, en nous appelant « mancipia Christi » : esclave de Jésus-Christ.

Je dis que nous devons être à Jésus-Christ et le servir, non seulement comme des serviteurs mercenaires, mais comme des esclaves amoureux, qui par un effet d’un grand amour, se donnent et se livrent à le servir en qualité d’esclaves, pour l’honneur seul de lui appartenir. Avant le baptême, nous étions esclaves du diable ; le baptême nous a rendus esclaves de Jésus-Christ : ou il faut que les chrétiens soient esclaves du diable, ou esclaves de Jésus-Christ.

Ce que je dis absolument de Jésus-Christ, je le dis relativement de la Sainte Vierge, que Jésus-Christ, ayant choisie pour compagne indissoluble de sa vie, de sa mort, de sa gloire et de sa puissance au ciel et sur la terre, lui a donné par grâce, relativement à sa Majesté, tous les mêmes droits et privilèges qu’il possède par nature : « Quidquid Deo convenit per naturam, Mariae convenit per gratiam » : Tout ce qui convient à Dieu par nature, convient à Marie par grâce, disent les saints ; en sorte que, selon eux, n’ayant tous deux que la même volonté et la même puissance, ils ont tous deux les mêmes sujets, serviteurs et esclaves.

On peut donc, suivant le sentiment des saints et de plusieurs grands hommes, se dire et se faire l’esclave amoureux de la Très Sainte Vierge, afin d’être par là plus parfaitement esclave de Jésus-Christ.

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